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Métaphores : CAFES-PHILO - CERCLE LITTERAIRE à Pau
27 février 2020

Résumé Manhattan Philo du 05-02-2020

goya-les-fussillades

 Pourquoi autant de conflits ?

          C’est l’une des deux propositions qui a été choisie par les participants, l’autre étant « pourquoi suivons-nous les modes ? ».

Résumé de la présentation :

     On pourrait facilement, après avoir défini clairement et distinctement le terme en jeu, dénombrer les conflits existants aujourd’hui. On s’apercevrait d’ailleurs qu’ils sont bien moins nombreux, bien moins massifs et bien moins meurtriers que les guerres napoléoniennes ou la première guerre mondiale. - Deux remarques néanmoins, la question porte-t-elle vraiment sur un dénombrement ? Les termes de guerre et de conflit sont-ils substituables ?

     Notre vocabulaire est prolixe en termes relatifs au conflit : guerre/guerroyer, bataille/batailler, polémique/r, querelle/r, combat/tre, etc. Pour les deux usages, les termes dénotent le choc, le heurt, l’antagonisme mais le conflit a une portée plus large que la guerre. Et seule la guerre utilise en propres les armes militaires. Et l’expression conflit mondial semble être un euphémisme, une atténuation de la guerre.

     Pourquoi autant de conflits ? La question paraît pertinente au regard des types de conflits existants : sociaux, religieux, politiques, économiques, etc. Quelles en sont donc les causes ? Par ailleurs, dans un conflit il y a une relation, entre au moins deux parties. Mais en réalité, dans un conflit, même entre deux personnes, combien de relations se jouent ? combien de nœuds se trament ? Conflit et relation nous conduisent à une question : si l’on pense spontanément qu’un conflit peut mettre fin à une relation, n’y a-t-il pas des conflits qui construisent la relation ?

     Sont proposés au public deux axes : d’abord comprendre les conflits, leurs logiques, ensuite savoir si l’on peut éviter les conflits, ou alors savoir pourquoi ils seraient nécessaires et inévitables.

 

Résumé de la discussion :

     Les participants consacrent une large partie du premier temps de la discussion à déterminer ce qui relève du conflit, du conflictuel. Puis ils dressent un certain nombre de causes : l’appropriation, la domination, ou encore la tyrannie du moi. La dimension strictement négative du conflit est abandonnée au profit d’une partition : les conflits négatifs et les conflits nécessaires, comme ceux par exemple des débats d’idées. Mais on distinguera bien le conflit entre les sujets qui se mettent en scène, et les idées. S’opposer à une personne ou s’opposer à ses idées diffèrent.

     Ensuite, la discussion aborde les thèmes plus psychologiques, puis psychanalytiques. Car le conflit se nourrirait d’éléments inconscients, comme la projection, le transfert. Les conflits relèvent aussi de conflit d’identité, manifeste dans l’hostilité à l’autre.

     Le second temps de la soirée poursuit la source psychanalytique du conflit, notamment avec le meurtre du père. Mais la pensée du philosophe Hegel apporte aussi un nouvel éclairage. Dans ce que l’on appelle la dialectique du maître et de l’esclave (on dit aussi du serviteur), la lutte entre les deux consciences permet à celles-ci de se prouver à elles-mêmes ainsi qu’à la conscience de l’autre. Il est nécessaire d’engager cette lutte. Ainsi le conflit permet-il de s’individualiser mais s’il est une étape importante, voire nécessaire, demeurer perpétuellement dans le conflit relève d’une existence névrotique.

     Enfin, si le conflit semble nécessaire, on peut le travailler symboliquement, pour accéder paisiblement à soi-même.

goya-les-fussillades

Les Fusillades du 3 mai 1808, 1814, Francisco de Goya, (Madrid, Museo del Prado)

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