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Métaphores : CAFES-PHILO - CERCLE LITTERAIRE à Pau
7 mars 2019

Résumé Manhattan-Philo - 17/04/19 : Pourquoi voyager ?

Manhattan-philo1

Un second Manhattan-Philo (activité libre et gratuite) s’est tenu ce mois-ci le mercredi 17 à 18h45 au Manhattan-café, rue de Sully à Pau. 

Pourquoi voyager ?

Résumé de la soirée :

C’est la question que le public a choisi de traiter pour cette discussion philosophique au Manhattan. Le voyage est en effet une activité incontournable des sociétés modernes. Nous n’avons jamais autant voyagé, et cela mérite d’être interrogé. En effet, de grands hommes n’ont jamais voyagé ; Emmanuel Kant, philosophe des lumières, penseur du cosmopolitisme et remarquable géographe n’est jamais sorti des frontières de sa ville pendant toute la durée de sa longue vie. Pourquoi donc voyager si ce n’est indispensable ni à la vie ni à l’ouverture de l’esprit ? Par ailleurs, le voyage doit-il être seulement conçu comme déplacement physique ?

A partir de là, la réflexion du public s’est orientée autour de trois axes. Le premier a consisté à mettre en évidence les raisons du voyage. Le voyage ne doit pas être confondu avec le simple déplacement, ni avec l’exode. Il a deux caractéristiques : d’abord il nous sort de ce qui est familier – culturellement et géographiquement. Ensuite il est choisi et non subi, à la différence de l’exode des populations fuyant la guerre ou la famine. Si nous voyageons c’est donc que nous souhaitons tout bonnement un dépaysement sensoriel et intellectuel. Pourquoi ? L’idée qui est revenue plusieurs fois est de dire que nous voyageons pour retrouver un état originel, celui de l’émerveillement devant la nouveauté. Le voyage est en quelque sorte un processus régressif ; on retrouve la situation de l’enfant qui découvre tout autour de lui. D’autres raisons sont invoquées : on voyage pour se mettre en danger, se connaitre, ouvrir son esprit, échapper à l’emprise de notre environnement, en un mot fuir le quotidien. Mais ces raisons trouvent écho, en quelque sorte, dans la recherche de l’origine. On voyage ailleurs pour chercher quelque chose qui est au fond en nous.

Un second axe a consisté à interroger la moralité du voyage. Au fond, le voyage n’est-il pas une entreprise égoïste ? Le voyageur, d’une part, pollue particulièrement car il prend l’avion. De plus, le tourisme a des effets délétères ; il modifie l’environnement, l’écosystème économique du pays, et peut contribuer à renforcer les préjugés par le fait de cultiver le « folklore » du pays concerné. Le voyageur croit ouvrir son esprit, découvrir de nouvelles cultures, mais au fond n’achète-t-il pas un produit de consommation comme un autre ? Ne transforme-t-il pas un pays, un peuple, une culture, en bien consommable, en produit de divertissement ? On dit ainsi qu’on a « fait » la Chine, la Norvège, le Bhoutan, etc. Le public remarque alors qu’à côté d’un tourisme de masse, un tourisme de l’extrême se développe (par exemple dans l’Himalaya), qui n’est pas sans poser de nouveaux problèmes.

Enfin, dans un dernier axe, le public est revenu sur la différence entre le voyage physique et le voyage spirituel. Un voyage spirituel consiste à renouveler son regard, et peut passer par les livres, la pensée, et même la rencontre de l’autre. Ainsi, on met en évidence que la rencontre d’autrui, de la singularité infinie de l’autre, est peut-être le voyage le plus profond que l’on puisse faire. Pour rencontrer la différence d’autrui, nul besoin d’aller le chercher dans les forêts de l’Amazonie. Un tel geste serait en effet réducteur. Ici, à côté de nous, dans chaque personne qui nous côtoie, dans la possibilité ouverte d’une relation qui peut renouveler notre regard, le voyage existe. L’amour, en ce sens, comme le chantait Brel, est le plus grand des voyages. 

Pour Métaphores, Timothée

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Commentaires
C
Voyager , bien souvent outre pour les raisons exposées nous conduit à succomber au "on" Heideggérien ou à la doxa ambiante qui nous fait croire qu'il nous faut absolument découvrir le pays le plus lointain possible de notre environnement , Bali , les Marquises , Cambodge , Vietnam ou autre . Mais une fois de retour nous retombons dans la marmite quotidienne sans grand changement si ce n'est le fait croit-on d'avoir assouvi son désir . Besoin de voyager ou désir de voyager ? Epicure nous dirait que ce désir est un plaisir naturel mais non nécessaire , c'est à dire que l'on peut continuer à vivre animé de plaisir catastématique c'est à dire de plaisir au repos et vivre content au pied de son arbre . Le Désir de voyage peut certes nous procurer du plaisir mais il ne change en aucune manière la vie ni notre vie . A mois que ce dépaysement furtif nous bouleverse complètement et nous permette alors de changer de vie ,découvrir que l'on est en désaccord avec la vie que l'on mène pour vivre enfin d'une manière authentique en prenant une orientation totalement opposée et repartir serein . Il faut bien reconnaître que ce changement de vie salutaire de retour d'un voyage est chose plus que rare si nous ne sommes pas mystique .<br /> <br /> Regardons les participants d'un voyage à destination lointaine . Presque tous du troisième si ce n'est du quatrième âge , pourquoi participent-ils à ce voyage , quelles sont leurs motivations que je qualifierai de motivations émergées ,c'est à dire faciles à envisager et déjà décrites dans le résumé de la soirée ? Ce sont ces personnes qui ont du temps libre ou plutôt qui sont libres de leur loisir et qui pensent choisir librement ce mode de distraction . Mais il existe bel et bien la partie immergée , c'est à dire inconsciemment le désir de " profiter " de tous les instants , une sorte de frénésie du vivre au lieu d' apprécier calmement ce ou ces loisirs, étant angoissées par le temps qui passe , le bout du chemin se profilant dans la certitude de l'incertitude de la finitude . Alors , il faut courir et essayer de tout voir et visiter avant de fermer les yeux . <br /> <br /> Ces personnes atterrissent , le temps de préparer un autre voyage et repartent au plus vite même si elles sont partie prenante de la pollution de la planète par le fait de prendre l'avion . Ce n'est plus le désir du voyage , mais elles sont mues par cette passion pour combler le vide existentiel qui s'ouvre à elles . Que cherchent-elles et que fuient- elles ? S'il n'y a rien à trouver en bout de piste , fuient-t-elles aussi le temps qui passe trop vite ? Que restera t-il de tous ces voyages éclairs ? Seront--elles plus heureuses pour autant ? Quel est le véritable sens de toute cette débauche ?<br /> <br /> Je ne suis pas contre le voyage mais à la manière du " vou weil "des Taoistes de cet agir sans agir , je veux voyager sans voyager , animé d'un calme intérieur ,c'est à dire ne pas forcer les choses , bien réfléchir calmement , prendre le temps de bien préparer le départ , retrouver dans tout le vacarme du monde une certaine intelligence subtile de l'action et apprécier à sa juste valeur le dépaysement et la découverte d'autres cultures .<br /> <br /> La difficulté me semble-t-il, avançant moi même en âge , consiste à trouver le moyen , et ce n'est pas chose facile, de voyager dans l'harmonie de la mesure si le corps ne nous lâche pas .<br /> <br /> <br /> <br /> Claude
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