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Métaphores : CAFES-PHILO - CERCLE LITTERAIRE à Pau
4 mai 2015

Résumé de l'Atelier-philo du 20/05/15 : libertés et économie

Atelier-philo

 

L'atelier-philo animé par David Pourille s'est tenu au bar le Van Gogh (15 rue Latapie à Pau) mercredi 20 mai à 18h45. Il s'est agi de faire dialoguer pour cette troisième séance la philosophie et l'économie. Nous avons eu le plaisir d'accueillir à cette occasion, François-Xavier Fonséca, doctorant en économie, pour aborder le sujet suivant : 

Quelles libertés sous l'impact des marchés économiques aujourd'hui ?

         Seize personnes ont participé à cet atelier aux échanges riches et dynamiques. Après une brève présentation par les deux co-animateurs, le public s’est largement prononcé en faveur d’un déclin de nos libertés face aux marchés et aux agents économiques.

     François-Xavier a présenté les marchés comme des réseaux de contrats entre agents économiques, réseaux qui peuvent s’étendre à des zones de libre-échange comme l’union économique et monétaire européenne. Au sein de ces marchés, l’arbitrage, comme faculté de faire des choix économiques rationnels, témoignent de l’existence de libertés. Néanmoins, l’ampleur des marchés créant des superstructures de marchéisation, les agents économiques eux-mêmes peuvent percevoir ces composantes économiques comme des entraves à leurs libertés. En somme, des libertés économiques peuvent constituer des structures réduisant rétroactivement ces mêmes libertés économiques.

        Le co-animateur « philosophe » et auteur de ce résumé a présenté les marchés, ces lieux de rencontre entre vendeurs (l’offre) et acheteurs (la demande), comme une interaction d’agents économiques concrets, les entreprises, ayant pour finalité commune la rationalisation de la maximisation des profits. En outre, ces marchés, avec leurs buts et leurs normes propres (l’intérêt privé), tendent à supplanter le pouvoir politique (l’intérêt général) de par leur pouvoir d’actions et d’influences sur les décideurs politiques. Or ceci pose un problème majeur car le pouvoir politique (et judiciaire) a lui-seul la légitimité (du moins dans les textes constitutionnels) d’imposer les lois qui garantissent les libertés de chacun ; que ces libertés soient de créer, contempler, agir, investir, modifier son environnement ou encore sa propre vie… En somme, le pouvoir politique qui garantit les libertés par la loi n’a plus, ou de moins en moins, le pouvoir.

      Dès lors deux questions ont été proposées : tout d’abord « que deviennent nos libertés dans ces conditions ? », ensuite « quelles nouvelles libertés peuvent être inventées ? » ; le but de l’atelier étant, au-delà de l’échange d’idées et d’arguments, d’inviter les participants à devenir force de propositions ou de solutions concrètes.

       A la première question, un très large consensus s’est imposé sauf pour deux personnes. Les prises de paroles ont affirmé, à des degrés différents, tant l’affaiblissement voire la disparition du pouvoir politique face au pouvoir économique, que l’affaiblissement de notre possibilité de choisir voire la disparition de nos libertés. A été affirmée aussi la disparition de la place de l’homme sous la domination de la recherche du profit. Les causes de ces phénomènes se situeraient historiquement dans la chute du bloc communiste qui a laissé place libre au capitalisme, et, idéologiquement dans une bataille d’idées et de jeux de langage visant à faire croire que l’économie libérale a triomphé et est seule à pouvoir réussir. Les objections ont porté sur la permanence du pouvoir politique par les législations qu’il produit : code du travail, normes de production standardisée européennes, droits internationaux…

      A la seconde question, plus brièvement développée, le public a répondu en explorant des domaines où les marchés ne peuvent pénétrer et en trouvant des moyens de réaffirmer les libertés individuelles. Dans le domaine social, l’humain ne semble pas quantifiable et pouvoir répondre à une loi concurrentielle de l’offre et de la demande. En outre, pour réaffirmer les libertés, il faudrait reconquérir un pouvoir dissuasif qui échoit aux peuples ; se ressaisir du vote ; dire non aux spéculations sur ce qui est vital à la vie humaine. Enfin, l’auteur de ces lignes a proposé en conclusion une invention de nouvelles libertés par la repossession du temps de non travail (l’otium, le temps de liberté) afin d’être créateur hors du système de marchéisation, car « partout où il y a la joie, il y a création ; plus riche est la création, plus profonde est la joie », - Henri Bergson.

      Nous tenons particulièrement a remercié François-Xavier Fonseca de sa présence et pour ses participations aux débats qui ont permis d’éclaircir un thème si complexe. 

                   Pour Métaphores, DP

 

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Commentaires
A
Ha d'accord didier. J'espère que les corrections du bac se passent bien. J'ai lu les quelques textes que vous avez mis en ligne et j'aimerais en publier un petit ici sur votre blog, non seulement pour l'étayer mais aussi pour que vous me donniez votre avis, toi et les autres.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est dans un texte qui sert d'introduction à un chapitre assez long sur "le droit et le juste", dans mon livre en construction et qui, je le crois peut-être trop présomptueusement, est une contre-preuve ontologique ; après cela nul ne pourrait plus justifier l'existence de Dieu, je le crois, excepté sous une forme panthéiste, mais cela aussi aussi je pense le démonter dans un autre chapitre.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais peut-être voudriez-vous le regarder avant ?<br /> <br /> <br /> <br /> PS : j'ai écris ce court texte ici, parce que je n'ai trouvé aucun autre endroit.
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D
Tout ce que vous écrivez, mon cher Baron, est loin d'être inintéressant, mais ne trouve pas associé au bon article. Vu comme ça, on ne voit pas le rapport entre le danger éventuel du monothéisme et la question posée ici, celle des libertés dans un monde économiquement déterminé par les marchés.
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O
Bien le bonjour tout le monde,<br /> <br /> <br /> <br /> Je vous écris des hauteurs de la philosophie, là j'ai pris demeure depuis un moment certain. Rassurez-vous, mon éloignement ne sera pas toujours tandis que je compte revenir couler de nouveau sur vous et sur les vôtres, mais une coulée de nuage comme l'on en voit quand ils éclatent les soirs brûlants. <br /> <br /> <br /> <br /> De mon abri ou plutôt de mon bauge, je prenais connaissance des écrits de Voltaire et notamment de son "Traité sur la tolérance" et c'est alors je découvris qu'il pensait que seul Socrate avait été mis à mort à Athènes pour délit d'opinion par un tribunal , même si l'apologie de Socrate, par Platon parle davantage de mauvaise influence sur la jeunesse : "Je peux me tromper ; mais il me paraît que de tous les anciens peuples policés, aucun n'a gêné la liberté de penser."(Voltaire)<br /> <br /> <br /> <br /> De sorte que, L'immense GUY KARL, alias Prompt Pyrrhon, voyait juste lors du café philo au sujet alambiqué proposé par Sybille concernant le relatif et l'absolu, lorsqu'il affirmait que les monothéismes et leurs prétentions absolutistes étaient bien plus dangereux que les polythéismes. Ce à quoi j'avais répondu par l'exemple de Socrate, pensant qu'il ne devait être qu'un parmi bcp d'autres ; il semble que vous ayez eu raison.<br /> <br /> <br /> <br /> A très vite, plus vite encore si mon abri est emporté par le déluge.<br /> <br /> <br /> <br /> Le Baron d'Holbach, qui désormais ne s'ignore plus vraiment.
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L
Bonsoir Davidus,<br /> <br /> <br /> <br /> Très beau poème de Rimbaud que voilà ! Magnifique même. La culture française regorge de trésors qu' il s'agirait de promouvoir.<br /> <br /> <br /> <br /> Cher Davidus le claironnant, vous semblez me reprocher de tant complexifier la réponse que l'on ne comprenne plus rien de la question. En effet, je n'ai que deux méthodes à ma disposition pour écrire un raisonnement : soit la dissertation, très utile pour sous-peser les thèses contradictoires mais compliqué ici tant le temps me manque, et l'édifice théorétique en forme de boucle. Tel est ce que j'ai essayé de faire ici, même si c'est beaucoup trop concis à la fin de ne trop perdre mon audience ; il semble que ce soit raté. <br /> <br /> <br /> <br /> J'ai fait un discours l'autre jour devant un par-terre de non-initiés et alors que j'avais le temps de développer chaque thèse, ce qui n'est pas le cas en café-philo tandis que je n'ai même pas le temps d'en développer une seule, et pourtant, ils n'ont rien compris. Aussi m'ont-ils demandé de démocratiser ma pensée : <br /> <br /> - Le Baron: "Vous voulez dire vulgariser ? Car la démocratie n'a rien à voir là-dedans", leur ai-je rétorqué, vaillamment.<br /> <br /> - La foule en délire : "Oui, plutôt", m'ont-ils dit, fièrement.<br /> <br /> - Le Baron : "Ça jamais, plutôt me passer sur le corps. Car la vulgarisation est une trahison, un travestissement de la pensée originelle". Aussi ai-je sorti mon fleuret que j'avais aiguisé pour le dernier café philo et ait attendu l’assaut de la partie adverse, en vain ; la morale aristocratique chevaleresque ordonnée à l'Honneur se perd de nos jours.<br /> <br /> <br /> <br /> Il s'agirait de la restaurer. Mais revenons à notre sujet.<br /> <br /> <br /> <br /> La question était de savoir si la recherche de l'intérêt particulier pouvait concourir à la réalisation de l'intérêt général ou bien celle-ci ne produit-elle que choses néfastes.<br /> <br /> Ce que j'expose ici, est en réalité toute l'histoire de la philosophie ; chez certains des penseurs cités plus haut , il y a cette trame de fond que la recherche de l'intérêt particulier concourt à la réalisation de l'intérêt général. <br /> <br /> <br /> <br /> La matrice mère qui s'y oppose est celle des religions, qui ayant été inventée par des Hommes peu enclins à penser, l'ont dessiné en une dimension consacrant l'égoïsme et l'amour de soi au rang de mal en-soi. Or, le réel confond les religieux, pour plagier Epictète, et le monde en dispose d'au moins quatre. <br /> <br /> <br /> <br /> La problématique du monde moderne, est qu'il est tout entier englué dans la morale judéo-chrétienne qui "a tout contaminé" ( Nietzsche, la généalogie de la morale) et sa dénégation de l'intérêt particulier, du soi qui est "haïssable", selon Pascal. Mais si l'on ne croit pas aux "arrières-mondes"(APZ), l'on pense l'Homme en épicentre, et si on le pense en foyer, alors le soi est appréciable, car il n'y aucune autre subjectivité que celle que nous possédons chacun individuellement, sans pour autant nier le collectif produisant plus que la somme de chacun, mais cela uniquement si chacun d'entre nous est respecté en tant qu'individu libre.<br /> <br /> <br /> <br /> La dernière fois, l'on se posait la question de savoir pourquoi la politique n'avait que peu de pouvoir sur la finance ; l'une des réponses est que le Nomos, passé un certain niveau de complexité et d'absurdité, ne peut plus rien face à la Phusis, comme l'Esprit ne peut pas grand-chose face à la puissance du corps : "instrument et jouet de ton corps, telle est ta petite raison que tu appelles esprit."<br /> <br /> <br /> <br /> Amicalement Davidus Nexus,<br /> <br /> Le Baron d'Holbach, au firmament avec lui-même.
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D
Baron, vous êtes magnifique ! <br /> <br /> Pour résoudre un problème (lequel au fait ? je me suis perdu en cours de route) vous citez pas moins de huit philosophes tous aussi différents les uns que les autres, cumulant des thèses qui soulèvent d'ailleurs plus de problèmes qu'elles ne résolvent le nôtre. <br /> <br /> <br /> <br /> Le moyen-âge avait son auctoritas : Artistoteles dixit. Mais une thèse ne dit jamais rien que la doctrine dont elle émane. <br /> <br /> <br /> <br /> Quand j'aspire à la désinvolture je me remémore les vers de Rimbaud que je plagie selon mon contexte :<br /> <br /> "- Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,<br /> <br /> (...)<br /> <br /> - On va vers les tilleuls verts de la promenade."<br /> <br /> Foin des philosophes et de leurs thésades. <br /> <br /> Foutaises que sont les thèses que l'on ne critique pas, je n'aime que les hypothèses et les conjectures et les problèmes attaqués de front et sans filet; sur les rameaux verts de nos raisonnements. <br /> <br /> <br /> <br /> Bien à vous. <br /> <br /> <br /> <br /> Davidus dixit.
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